JE VOUS ECRIS, MAMAN

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Introduction

Dans sa divine profondeur, l’amour entre un enfant et sa mère reste une énigme inaccessible à la raison. Est-ce parce que, à l’image de Dieu, la mère détient le don de la vie ? On l’adorait déjà avant les prophètes et les Livres saints, déesse mère, symbole de la sécurité, de la satiété, de la tendresse et de l’amour. Les seins sont lourds ; le nombril est saillant ; sur le ventre, la peau est distendue : ces figurines ont été exhumées près d’urnes funéraires, lors de fouilles archéologiques autour de sépultures datant de la protohistoire. Elles représentent très certainement des femmes ayant enfanté. Ainsi, de l’Europe à l’Asie, il y a quatre mille ans déjà, nos ancêtres de l’âge du bronze vouaient un culte à la génitrice, qui assurait, dans la douleur, la perpétuation de l’espèce. Faut-il voir dans cette vénération de la mère le premier monothéisme ? Cette interprétation est très discutée. Il n’en reste pas moins que les religions, quelles qu’elles soient, attachent une grande importance à la maternité et lient parfois le symbole au sacré. Par exemple, les métaphores associant Dieu ou l’Église à la mère et le croyant au petit enfant sont fréquentes dans la tradition chrétienne. Un proverbe juif affirme, quant à lui, que « Dieu ne pouvant être partout, alors il a créé la mère ».

Une idée, en tout cas, semble mettre à peu près tout le monde d’accord : les sociétés anciennes ont connu une très longue période de matriarcat. Le modèle patriarcal ne s’est imposé que peu à peu. Et ce sont les Grecs, en donnant à l’homme la puissance et l’autorité, qui ont introduit une véritable séparation des rôles et des devoirs du père et de la mère. Lui, il participe à la vie de la cité ; elle, elle s’occupe du foyer, réduite, ou peu s’en faut, à sa seule fonction nourricière – un modèle installé pour des siècles et dont l’une des nombreuses conséquences est d’éloigner l’enfant de son père, cet être tout-puissant, supposé être imperméable à la tendresse, retranché derrière la double muraille du pouvoir et de la force. La douceur et la compassion, depuis que l’homme marche sur ses pattes arrière, c’est l’affaire de la mère. Au fil du temps, les mentalités changent, bien sûr, mais cette évolution est bien lente, et ceux que l’on appelle désormais les nouveaux pères ou les papas poules ont quelques milliers d’années de retard. Alors, bon courage !

En dépit des fluctuations culturelles et des ambitions paternelles, une chose reste immuable : c’est l’éternelle histoire de notre premier amour, celui vécu avec notre mère. Peu importe ce que l’avenir nous réserve, aux uns ou aux autres ! Cette expérience-là est unique et fondamentale. C’est là-dessus que, de génération en génération, l’humanité se construit.

Je n’ai évidemment pas la naïveté de croire que les relations entre une mère et son enfant reflètent toujours une harmonie heureuse, étale. Les tempêtes existent. Elles sont parfois terribles. Petits abandonnés, maltraités, mal aimés. Enfance bafouée, mais aussi des mères rejetées, humiliées, méprisées. Peut-on se bâtir un avenir heureux, lorsque les fondations mêmes de la personnalité – la confiance, la tendresse – sont lézardées ? Un homme peut-il aimer une femme, saura-t-il la respecter, si ses premières sensations avec la première femme de sa vie sont un échec ?

En feuilletant ces pages, le lecteur trouvera davantage de lettres de garçons que de filles. Peut-être parce que les femmes n’ont eu que très tard accès à l’éducation. L’explication, toutefois, est un peu courte pour être tout à fait satisfaisante. Il semblerait surtout, une fois le complexe œdipien résolu, que les liens unissant les fils à leur mère – dénués de toute rivalité sexuelle – restent d’une force incomparable. Un homme en pleine force de l’âge peut, face à sa mère, redevenir un petit garçon. Un exemple ? Patton, le général Patton, héros de la Seconde Guerre mondiale, guerrier par nature et par goût, fort en gueule et peu suspect d’incontinence sentimentale, écrit pourtant cette lettre à sa mère décédée : « Maman, chérie, j’ai toujours voulu te prouver mon amour par des prouesses. C’est peut-être puéril, mais je crois que tu comprendras. Je t’ai toujours aimée, et je t’aime beaucoup . »   En trois lignes à peine, tout est dit. On trouvera également très peu de courriers anciens, même si le plus vieux document postal que l’on connaisse, découvert en Égypte, date de 255 av. J.-C. Malheureusement, les lettres ne résistent pas au temps. Elles sont détruites, égarées, grignotées par les ans ; elles tombent en poussière, poussière de mots, pulvérulence de sentiments. Envolées.

Il existe une autre cause à la rareté des billets anciens. Pendant des siècles, l’éducation était réservée à une toute petite élite – essentiellement masculine, d’ailleurs. Le peuple, lui, ne savait ni lire ni écrire, ou si peu et si tard. La correspondance était donc inhabituelle. De même, il est très difficile de trouver des lettres écrites par des auteurs originaires du tiers monde. Dans ces pays accablés par la misère et ravagés par mille fléaux, la seule question qui se pose – depuis trop longtemps – est celle de la survie.                                              Dans ces conditions, l’alphabétisation n’est pas une priorité, mais un luxe réservé aux rares privilégiés qui peuvent se l’offrir.

A contrario, on se procure très aisément des documents récents : chaque année, les services postaux acheminent plus de… 400 milliards de lettres ! Mises bout à bout, elles couvriraient deux cents fois la distance de la Terre à la Lune.

On peut en revanche craindre que l’âge d’or de la correspondance familiale soit déjà derrière nous, balayé par la révolution des moyens de communication et par la tyrannie de l’immédiateté. Nos sociétés, impatientes, ne savent plus attendre. Le téléphone, Internet, les SMS transmettent des nouvelles instantanément. Réponse sur-le-champ exigée !                On communique incontinent, l’espace n’existe plus. Dans le monde, en 2005, 130 milliards d’e-mails ont été envoyés chaque jour, et chaque jour aussi plus de 1 milliard de textos.

C’est dommage. La correspondance électronique exige une expression minimaliste. Le style est phonétique. On va à l’essentiel. Sur une feuille de papier, les âmes et les cœurs se livrent plus facilement. On offre des mots joliment tournés. L’enfant qui écrit une lettre à sa mère y met parfois, comme pour s’en débarrasser, ses peines, ses peurs, ses regrets, ses douleurs et ses colères. Ce sont alors des lettres excessives, indécentes et injustes.                       D’autres fois, au contraire, lignes légères et joyeuses, il n’est question que de bonheur. 

Et puis il y a toutes ces lettres banales, qui ne disent rien ou pas grand-chose… Elles sont pourtant inappréciables, car, au fond, n’expriment-elles pas que « malgré l’éloignement, malgré la séparation, tu es toujours avec moi car je pense à toi » ?

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